"CONSTRUCTION DE L'ÈGLISE ORTHODOXE RUSSE À STRASBOURG

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Quartier des Quinze Chrétiens orthodoxes Le chantier du père Philippe

26.02.2012

 «Il ne s’agit pas seulement de construire les murs, mais aussi de témoigner du contenu, de montrer ce que la religion orthodoxe peut apporter à Strasbourg», annonce l’higoumène Philippe Yuri Anatolievitch Ryabykh, qui vient de succéder au père Philarète. Ce dernier a occupé le poste de recteur de 2004 à 2011 avant de retourner à Moscou.

«J’ai eu un accueil chaleureux des Strasbourgeois», souligne le père Philippe, dans un français presque parfait, fruit d’une année d’études passée à la Sorbonne. Cet homme de 35 ans, né à Lipetsk dans une famille paysanne, a un parcours universitaire impressionnant qui lui donne le double titre de docteur en sciences politiques et en théologie. À quoi s’ajoutent une qualité d’écoute et une gentillesse innée.

Ses études ont été suivies d’une progression régulière au sein de l’administration de l’église orthodoxe russe, notamment dans les relations extérieures du Patriarcat de Moscou. Le tout a été complété par son sacerdoce : en janvier 2010, il recevait le titre d’higoumène par le Patriarche de Moscou et de toute la Russie, Kirill.

Le soutien des autorités et du public

Une paroisse qui vit modestement, depuis des années, dans un ancien garage, rue de Niederbronn : « Les dimanches, nous accueillons entre 70 et 90 personnes. La communauté russe qui réside à Strasbourg, ainsi que les orthodoxes allemands représentent environ 300 fidèles croyants », précise ce prêtre qui a pu récemment percevoir l’intérêt de la communauté alsacienne pour son pays et ses traditions.C’est en mars dernier qu’il a été nommé sur décision du Saint Synode en qualité de représentant de l’église orthodoxe russe à Strasbourg, avec le droit de représenter le Patriarcat de Moscou au Conseil de l’Europe et en qualité de recteur de la paroisse de Tous les Saints à Strasbourg. Le père Philippe a pris ses quartiers strasbourgeois cet été.

Le 8 janvier dernier, le concert de Noël orthodoxe a réuni plus d’un millier de personnes au Temple Neuf : «La moitié du public est restée debout durant le concert, par manque de places. Je sens le soutien des autorités et du public.»

Et d’espérer que cet intérêt se prolonge pour le projet phare: la construction de l’église russe à Strasbourg. La Ville de Strasbourg a mis à disposition un terrain d’une quarantaine d’ares au Quartier des Quinze, à l’angle des rues Boussingault et du Général-Conrad.

Le permis de construire vient d’être déposé le 22 décembre par l’architecte Nicolas Berst, en collaboration pour la partie liturgique avec l’atelier d’architecture Eidos à Saint-Pétersbourg, avec Yuri Kirs qui a une vaste expérience dans la construction, la restauration et la décoration d’églises orthodoxes, en Russie comme à l’étranger.

Ce bâtiment, à la base rectangulaire, culminera à 40 mètres, avec un bulbe doré. Les murs extérieurs seront en pierres blanches, avec des éléments de toiture bleu sombre. L’intérieur sera orné de fresques. Capacité d’accueil : 300 personnes.

Avec un centre paroissial

L’église sera complétée par un centre paroissial voisin qui sera le lieu de résidence de la représentation du Patriarcat, mais aussi lieu de rencontres et de dialogues.

«Mon souhait est de pouvoir démarrer le chantier à la fin de cette année», espère Nicolas Berst en pointant un problème technique particulier : la présence d’une conduite de gaz à recouvrir.

Cette construction estimée à 10 M€ vient de donner lieu à l’ouverture d’un fonds de dotation pour aider et soutenir financièrement le projet. Un fonds qui a été enregistré par la préfecture. Une affiche qui résume les données a été éditée pour ce lancement.

«On construit en même temps l’église et la communauté», résume le père Philippe, qui a repris aussi la mission d’organiser des pèlerinages en l’église d’Eschau où reposent des reliques de sainte Sophie.

Cette nouvelle église aura aussi un rôle de représentation de l’Europe multiculturelle, avec Strasbourg, capitale de l’Europe, pour témoigner de ses traditions.